Mathieu Larrouturou, directeur associé de CIALFI, consultant Gestion de Stress et expert en préparation physique et mentale, aujourd’hui préparateur athlétique et mental de la sélection nationale comorienne de football.
Mathieu, l’Equipe Nationale des Comores de football, et le staff dont tu fais partie et dans lequel tu interviens, viennent de réaliser un exploit historique, peux-tu nous en dire plus ?
Oui effectivement, les derniers résultats marquent à jamais l’histoire du football comorien. Pour la première fois de son histoire, le pays à passer le premier tour préliminaire de qualification de la Coupe du Monde 2018 en éliminant le Lesotho sur une rencontre (aller – retour). L’effervescence à l’issue de la rencontre dans le pays a été inimaginable et comparable à la victoire en Coupe du Monde de l’équipe de France en 1998.
Cette qualification nous a permis d’avoir l’honneur de rencontrer l’équipe du Ghana qui fait partie des plus grandes nations du football africain au deuxième tour. Contre tous les pronostics, nous avons réussi à tenir en échec le géant ghanéen des frères Ayew sur notre terrain (0-0). Ce résultat nous a permis de faire émerger le petit pays des Comores sur la scène internationale football.
Au match retour, il aura fallu attendre la 84ème et un but de André Ayew pour que les ghanéen nous éliminent de cette belle aventure qui je l’espère n’est que le début d’une grande série.
Quel impact cet événement a eu et a encore dans le pays et auprès des populations ?
Cet évènement a créé un engouement extraordinaire dans le pays qui fait partie des plus pauvre du continent. Tous les gens se sont mobilisés derrière la sélection nationale avec beaucoup de fierté.
Quelle a été (peut-être) la préparation spécifique que tu as accomplie pour ces matchs qualificatifs « couperet » ? Quelles sont les problématiques à gérer ? Selon toi, quelle a été l’influence de ton travail pour l’atteinte de cette performance ?
La Fédération n’ayant pas les moyens de faire participer la sélection à des matchs amicaux, tout rassemblement demande une préparation spécifique et atypique.
L’objectif sur ces matchs aller-retour pour moi est de faire en sorte de mettre les joueurs dans les meilleures conditions possibles pour les deux matchs. Mais il est également (en étroite collaboration avec le kiné) d’informer le sélectionneur de l’état de forme de chacun pour qu’il puisse avoir une vision d’ensemble de la gestion sur les deux matchs.
Pourrais-tu faire un parallèle avec le monde de l’entreprise ? Comment, en l’adaptant au contexte et à l’environnement, ce type d’interventions pourrait être transposé afin d’améliorer de façon responsable les performances des organisations (motivation, gestion de stress, conduite du changement, gestion des risques, etc.)?
Beaucoup de thématiques (voir toutes) abordées et travaillées lors de ces rassemblement de la sélection nationale sont présentes dans le monde de l’entreprise. En effet, la gestion du stress post-compétitif s’apparente à 100% au stress vécu par un employé au quotidien qui est dans la perspective d’atteinte de résultats. Les questions de motivations, de cohésion de groupe, de management, d’adaptation au changement, font également partie du quotidien du staff technique de la sélection, tout comme celui d’un manageur ou employé en entreprise.
Toutes les stratégies et outils mis en place dans le monde sportif sont transposables dans le monde de l’entreprise, pour atteindre un même but, celui de la Performance Responsable.
Merci Mathieu, très bonne continuation !
Ci-dessous quelques vidéos, la première sur l’exploit et la seconde sur l’arrivée des joueurs et du staff sur le sol comorien.
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